Vouloir être mordu

« Voilà. C’est comme ça que tout a commencé ».

L’idée de réaliser un spectacle tout tissé de peur, d’obscurité et de mots tranchants, est ancienne. Avec l’envie de créer un spectacle particulièrement destiné aux adolescents, Dracula est revenu à nous et s’est imposé immédiatement. Car c’est presque toujours à l’adolescence qu’apparaît la fascination pour le fantastique et sa plus parfaite créature, le vampire.

De Bram Stoker à Twilight, en passant par Coppola et Murnau, la figure du vampire est sans cesse redessinée. D’outre-tombe et immortel, c’est un mythe aux multiples visages. Par où commencer ?

D’abord, le vampire c’est un corps en permanente mutation, oscillant sans cesse entre l’homme et l’animal. Et la fascination pour la bestialité cristallisée autour du sang, des crocs, de la morsure ou des poils, parle fort à l’endroit des transformations et du grand désordre de l’adolescence.
Ce n’est pas tout. Le vampire est condamné pour survivre à se nourrir de sang frais. Il est le désir de subversion. Inadapté socialement, sans cesse en proie à la mélancolie de vivre, il représente une forme de révolte contre le conformisme et l’ordre social. Une révolution par l’imaginaire.

© Laura Lanaspa

« Voilà. On y est. Ça commence. »

Nous sommes là, tous les quatre. Le vampire, celui qui désire le devenir, le musicien et la metteuse en scène. Par les mots, les sons et les images, nous déplions les paysages évocateurs des Carpathes, la présence des loups au creux de la nuit, la peur de l’étrange et le désir de vivre. Comme à chaque spectacle, on sue, on parle, on danse, jusqu’à ce que le quotidien bascule dans le fantastique. Et dans très peu de temps, nous serons prêts. Prêts à partager cette histoire qui, comme toutes les histoires, nous permet de mieux nous saisir du réel et de nos réalités singulières. Partager cet amour de la fiction, ce désir de théâtre.

« On commence quand ? (lumière, fumée, roulement de tambour) … On commence maintenant ! »

La Compagnie des Figures