Le mot de Brigitte, cie. des loups dans les murs
Je suis très émue et impatiente d’assister aux deux dernières représentations de ma création Le petit chaperon de laine rouge, dans cette première saison de vie du spectacle. L’aventure a commencé par l’écriture d’une légende autour de cette laine rouge.
À partir de là, j’ai écrit Le petit chaperon de laine rouge. Ce qui est touchant, c’est que nous avons commencé, mon équipe et moi-même cette saison culturelle 23/24 par notre sortie de création à la M270 et voilà que nous clôturons notre saison dans cette même salle.
Ce fut une année riche en émotion, en création et en restructuration pour continuer à avancer. Sur ce chemin, l’envie de donner des tous petits bonheurs, de faire grandir et de s’aventurer, toujours avec cette pensée que le théâtre participe, à la fois à la construction et à la mouvance du monde, chez les grands comme chez les tout-petits.
Ce que vous ne savez pas, c’est qu’avec cette même légende, je suis actuellement en création sur un autre projet Témoin de passage.
Dans ce deuxième volet, où il y aura aussi un chaperon rouge, je souhaite cette fois-ci, sensibiliser les lycéens et adultes, aux inégalités de genre, en parlant des violences faites aux femmes.
Cette réflexion prend la forme d’une déambulation sous des casques avec deux danseurs. Le public suit l’histoire d’une femme qui se livre comme une confidence au creux de l’oreille. L’idée est d’être dans la tête de cette femme. Que pense-t-elle ? Que ressent-elle ? Aussi, durant tout le spectacle, le public ne sait jamais où elle est vraiment : morte, dans un coma ou juste à côté de nous … Franche et directe, sa voix pose ses questions au spectateur, son seul interlocuteur, son seul témoin, tantôt son psy, tantôt son ami.
Mais en attendant sa sortie, venez découvrir notre premier volet Le petit chaperon de laine rouge, spectacle celui-ci jeune public et familial, où l’on parle de diverses thématiques : L’ adaptation audacieuse et dans l’air du temps qui réhabilite la figure du père pour rejouer autrement les enjeux du conte de Perrault à travers une triade père-fille-loup qui soulève les mêmes problématiques en les adaptant aux mutations de notre société.
. L’ adaptation audacieuse est dans l’air du temps qui réhabilite la figure du père pour rejouer autrement les enjeux du conte de Perrault à travers une triade père-fille-loup qui soulève les mêmes problématiques en les adaptant aux mutations de notre société.
. La mise en scène très épurée à l’inspiration japonisante parfois proche du manga crée une atmosphère à la fois sombre et poétique nimbée de mélancolie invitant les spectateurs à traverser une large palette d’émotions.
. La thématique du monstre et des peurs qui se jouent face à l’inconnu et à l’altérité ou comment les surmonter en transgressant les interdits parentaux pour devenir soi, à l’issue d’un parcours initiatique.
. Le fil rouge qui se détricote, métaphore ambivalente de la transmission et du lien filial qui se distend pour permettre l’émancipation périlleuse de l’enfant.
. Une figure paternelle touchante, car émaillée de failles face à la difficulté de dire non, ce NON autour duquel se polarise le désir, la curiosité et le péril de vouloir grandir trop vite.
. Le pouvoir de ce « non », ou plus précisément de son inapplication, son manque, comme une omission volontaire. Oser dire non, c’est garder le contrôle sur sa vie et défendre sa personne.
« Chaque fois que tu dis oui aux autres, vérifie que tu n’es pas en train de dire non à toi » Paolo Coelho.
. Une fin ouverte permettant une double lecture propice à la réflexion et aux échanges où chacun pourra argumenter, exprimer ses impressions et exposer sa propre version.
Je remercie tous ceux qui nous on fait confiance ainsi que le public qui a été très enthousiaste sur notre proposition artistique. Nous avons eu de très beaux retours des parents, grands-parents, professeurs, animateurs et le plus important des enfants.
Nous les avons entendus rire, danser, crier, sursauter et comme ils nous le disaient souvent après la représentation : « c’était trop bien, ça fait même un petit peu peur, à un moment ! » 🙂
Alors voilà dernière chance de venir partager ce beau moment avec nous, c’est le 15 mai à 15H et le 16 mai à 10H. Au plaisir de vous rencontrer !
Brigitte De Sousa-Laraque