Danse
A partir de 14 ans
Durée : 36 min
Année de création : 2018
Le solo autobiographique « La Zone » est un spectacle qui parle de mon histoire personnelle en la confrontant avec l’histoire douloureuse de mes deux pays d’origine (La Russie et l’Ukraine).
En 2020, deux ans après sa présentation en Russie, j’ai appris que les organisateurs ont été convoqués et ont été réprimandés : « Comment avez-vous pu programmer les nationalistes ukrainiens ?! »
Je ne pensais pas reconvoquer ce solo aujourd’hui, dans un contexte pareil : cette guerre d’information entre deux grandes puissances, devenue une guerre réelle.
Une table, une chaise, un journal, le son des infos à la radio. Mon personnage qui se réveille, s’habille d’une veste, met des chaussures, et puis danse sa nostalgie d’un pays déchiré par les extrêmes, accompagné par la voix de Vyssotski, censuré le temps de l’Union Soviétique.
Les meubles deviennent mes partenaires de danse, je glisse dessus, dessous, je les renverse, je tape les pieds dans une rage impuissante…
Un foulard coloré couvre mes cheveux pour tomber et devenir une robe, un masque de cheval cache mon visage, évoquant la violence, la guerre, l’histoire douloureux des purges staliniennes.
Puis la musique de Victor Tsoï, un artiste rock qui chantait au début de la péréstroïka gorbatchévienne « Nos cœurs demandent des changements, nos yeux demandent des changements ». J’applique la peinture jaune et bleue sur mon corps (les couleurs du drapeau ukrainien), puis mets la couronne de fleurs, je me dénude le torse et je lève un point pour évoquer l’image des Femen, association féministe née en Ukraine. J’utilise mon corps comme une arme de contestation.
Nadia Larina
Idée originale, chorégraphie et danse : Nadia Larina
Musique originale, régie son : Bastien Fréjaville
Partenaires et soutiens : Le dispositif Scènes d’Eté Itinérantes en Gironde 2018 (Département de la Gironde), la Ménagerie de Verre (Paris) dans le cadre du StudioLab, le Conservatoire Jacques Thibaud (Bordeaux), L’Atelier des marches (Le Bouscat), Collectif a.a.O. (Bordeaux)
Photo : J.P. Marcon